CRÉATION

LE CIRQUE DU BOURGEON (à venir...)

Roulement de tambour, cirque.

Silhouette figée, queue de pie à contre jour.

Strass, paillettes, veste jaquette de velours rouge à brandebourgs, cirque.

Ca sent le pop-corn, cirque.

Ca sonne cirque, ça sent cirque, mais la piste est vide. 

Ce n’est pas une piste, c’est une rue.

La fanfare se joint au tambour.

Ce n’est pas une fanfare ; un musicien esseulé qui tente d’illusionner l’orchestre, cirque.

On déroule du « tape » blanc, cirque.

Une ligne se dessine, elle brille.

Un homme s’élance. Il court, il vol, rebondit sur la ligne.

On veut y croire, on veut rêver, on veut rire, on veut se faire avoir.

La magie c’est d’inviter le public à être complice de notre grain folie.

Cirque !

 

Le petit chapiteau est fermé. Lumière éteinte, il semble inanimé. La toile du chapiteau frémit à peine sous le vent. Quel est cet objet mystérieux qui a tout des grands chapiteaux de notre imaginaire, mais réduit ici à une taille de jouet, de castelet de marionnettes ? Tout à coup, les lumières grésillent et le chapiteau semble couvert de lucioles étincelantes. Les lumières scintillent et la magie peut commencer…

Nous voulons utiliser les codes du cirque traditionnel, jouer avec, et glisser des détails, comme des clins d’oeil en hommage à un cirque dont nous sommes issus sans en être les héritiers légitimes. Comment garder l’essence de ce cirque, en s’appuyant sur la prise de risque pour seule trame dramaturgique, sans agrès, sans piste, sans orchestre ? Nous mettrons l’accent sur la technique quand il n’ y en a pas et l’utiliserons mine de rien. Nous voulons garder le risque et laisser l’agrès de côté.

Derrière l’humour, derrière l’absurde et les paillettes : interroger le sens. Le cirque traditionnel c’est le cache-misère par excellence. On coud des paillettes sur des costumes bons marchés pour qu’ils renvoient la lumière. On les asperge de vodka pour les nettoyer. Petits moyens mais grandes ambitions. Et avec quelques planches de bois, une toile et beaucoup de sueurs, la magie opère… C’est ça qui est magique : faire oublier la boue sur laquelle on est assis, et regarder là haut, des étoiles plein les yeux.

Un costume à paillette, c’est comme un tailleur Channel, des hauts talons et du rouge à lèvre ; c’est pour faire croire que… c’est pour en mettre plein la vue.
A travers ce projet à l’univers très cirque, nous voulons décortiquer les couches des jeux que nous jouons, sur scène mais aussi dans la vie.
Comment habille-t-on ses sentiments ? Du jeu, du vrai,
qui fait encore la différence ? Le masque qui cache, la paillette qui éblouit, le rouge à lèvre qui souligne, le sourire qui dissimule, la lumière qui cadre… Une éloge de l’entourloupe, en toute sincérité !

Un projet dans l’univers du cirque qui interpelle de manière universelle sur ce qu’on montre, ce qu’on cache, ce qu’on veut faire croire. Sauf qu’au cirque on joue cartes sur table. Dans la vie c’est plus compliqué. Joue-t-on encore une fois sorti de la piste ?

 

VISUELS

EQUIPE

Auteurs et interprètes : Elsa Bouchez & Philippe Droz-dit-Busset

Régie à vue, jeu : Valentin Boucq

 

AVEC LE SOUTIEN DE

SACD (bourse à l’écriture), Centre Culturel Wolubilis, La Roseraie